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Redéfinir le modèle démocratique

Publié le par Scapildalou

Je vous propose ici non pas un article tout neuf et tout nouveau mais des extraits d'articles déjà parus sur ce blog. encore une fois, j'utilise ce blog comme blog-note ; je souhaitais pour étayer une réflexion sur la question de la démocratie retrouver certains passages publiés. Je les mets ici avec les titres des articles en question.

 

1-Extrait de "pour une critique progressiste des concepts d'autonomie et de responsabilité"

La démocratie peut être considérée comme une modalité de vie sociétale, une idéologie même, masquant les rapports d'exploitation à travers des espaces où la singularité de chacun est engagée. Au lieu de taper sur les opposants, sinon sur un peuple entier, ce qui n'est pas toujours rentable, voir risqué (Bismarck demandait ainsi à ses ministres s'ils souhaitaient avoir à choisir entre leur place ou l'établissement d'un système de sécurité sociale – sur la même base il concéda le droit de vote – censitaire certes), la démocratie permets de faire perdurer un système d'exploitation, avec tous ses travers - moins quelques uns, concessions nécessaires pour laisser souffler « la bête ».

Le système sur lequel elle repose comprends :

-le droit de critique,

-le droit d'association,

-l'indépendance de la justice,

-un niveau de violence physique et morale retenu,

-une éthique sociale (une certaine justice sociale) supposant, dans le fond, une certaine égalité

-la conscientisation des membres de la société aux ressorts de cette éthique (par l'éducation notamment)

-mais surtout, la participation des « citoyens » dans les prises de décision politique.

Cette dernière condition est en général perçue comme une conditions nécessaire, sinon unique. Elle était même la seule condition présente dans les discours de Bush fils et surtout dans les médias pour justifier les guerres en Irak, Libye, Afghanistan.

Quoiqu'il en soit, on peut même réduire à trois les dimensions sur lesquelles repose tout système démocratique :

-le droit de critique

-le droit d'association

-l'éthique

Autour de ces trois dimensions, peuvent vivre des systèmes démocratiques, qu'ils soient économiquement basés sur des rapports de production de type :

capitalistes

socialistes

autogestionnaires

coopérativistes

associationnistes

tribales

sociétaires

etc.

Certes, à chaque foi un certain niveau de violence peut exister, les modalités de critiques ne sont pas les mêmes, et des injustices perdureront toujours mais, grosso modo, le modèle démocratique repose sur ces trois dimensions. Chaque système va aussi devoir mettre en place une modalité de réglementation, à savoir de création de lois garanties, c'est-à-dire excluant l'arbitraire tant que faire se peut (structure étatique, fédérale, communautaire, etc.)

 

2- Extrait de jeu vidée, savoir et propriété

le rapport au savoir pensé comme une donnée sociologique instantanée et étudiée sous l'angle de la rationalité logique excluant la question de l'imaginaire, de son histoire, de son influence sur le présent. Le savoir en ce sens est pensé sous l'angle du discours universitaire et non sous l'angle de ses modalités d'expression pratique, dans la façon dont l'homme au quotidien vie son monde et le travaille ; puisque le monde n'est pas un simple donné, c'est un aussi la façon d'envisager un champ d'action, un arc de possibles à sans cesse transformer. Le monde est un terrain de jeu en quelques sorte et encore, au quotidien, nous choisissons tant que faire se peut les jouets, en fonction des contingences de ce monde, c'est-à-dire des règles de jeu, écrites dans le passé, et appliquées ou risquant d'être appliquées dans le présent (rappelons le mot de Wittgenstein : « une règle ne porte pas en elle-même ses modalités d'application », elle porte selon moi, ce que Walter Benjamin nommait « une aura » - que l'on retrouve par exemple dans la peur du gendarme, ou qui émerge aussi dans certains sentiments de culpabilité que nous éprouvons au quotidien).

 

3-Extrait de place faute épisode 2

Entendre George.W.Bush, et son père aussi (deux guerre d'Irak et une en Afghanistan à eux deux), Clinton (Deux guerres face à la Serbie – et soutien aux djihadistes qui ont formés Daesh et qui se battaient sous uniforme Bosniaque – une vague de bombardement sur le Soudan et une autre entre 1998 et 1999 sur l'Irak – tant qu'à faire), Reagan (pas beaucoup de guerre lui, juste des bombardements sur Khadafi, et un gros soutien aux djihadistes dont Ben Laden pour lutter contre l'intervention soviétique en afghanistan), et je passe tous les autres, Tatcher, Mitterrant, etc. bomber une bonne partie du monde au nom de la liberté et de la démocratie, c'est dur.

Vu sous cet angle là, défendre la liberté et la démocratie, ça impose un certain sens de la dialectique pour ne pas être assimilé à ces assassins, puisque entre donner l'ordre de tuer, et tuer, la justice ne fait pas de différence (surtout depuis le procès de nuremberg, où les dignitaires nazis ont dit en guise de défense : « sans dec', y'a eu des morts dans les camps ? Si j'avais su, j'aurai levé le petit doigt ! ).

 

 

4-Extrait de donner l'envie, pour une théorie de l'exemplarité

Il n'y a du point de vue éthique aucune raison de ne pas recevoir sous son toit une autre personne. L'éthique, l'ouverture sur l'inconnue, ne souffre d'aucune exception, lorsque l'on se pose la question : suis-je dans le respect d'autrui si je fais ce que je fais ?

S'il n'est pas question de mener des vies bonnes et justes au quotidien, ce qui serait un vœux irénique (et qui est au fond ce qui est sous-tendu par le FN : si vous faites comme on dit, on vivra tous bien!)

Par définition, la vie collective est une vie problématique, non pas au sens de « t'as un problème ?! » mais au sens de « problème mathématique [à résoudre] ». La vie collective pousse en fait à se poser la question de résoudre des « équations à plusieurs inconnues » afin de trouver des réponses s'approchant de ce qui nous semble le plus juste tous ensemble au moment où l'on parle, en fonction des informations dont nous disposons.

C'est par les discutions de ces problèmes, le débat public, dans l'espace public, que peut se développer des ensembles collectifs marqués par des différences, des tensions, mais surtout un sentiment de pouvoir faire appel à autrui « en dépit de tout », c'est-à-dire la confiance en la personne que l'on côtoie, lorsque l'on se trouve dans le soucis. La santé n'est jamais physique, elle est toujours sociale. C'est par dessus que se greffe les questions de santé physique.

Le débat, la confrontation, l'opposition, le non-jugement et la construction de solution et règles temporaires mais faisant grès « en attendant » sont la nécessité pour le bien-être d'une collectivité. Or il n'y a de bien-être sans savoir :

1-ce qu'il en est ailleurs

2-les externalités produites par notre mode de vie (ici nous vivons plutôt bien comparé aux somaliens dont les côtes sont polluées par nos produits chimiques : peut-on encore vivre pareil après avoir vu les ravages produits par cette pollution?)

3-notre éthique comparée aux autres éthiques (ou à l'absence d'éthique ailleurs)

4-comment travailler pour que partant de l'idéal éthique, on puisse mettre en place des solutions collectives pour l'atteindre au plus près, sans oublier de faire évoluer cet idéal éthique.

En ce cas, le bien-être n'est qu'une cible de la collectivité dans laquelle nous nous inscrivons, dans cet ici et maintenant contingenté par les histoires nationales. Ces histoires ne seront pas sans évoluer, quand bien même les états nations font comme si les nations étaient éternelles et intangibles. Des pays, il n'y a en dernier ressort que des frontières performatives certes mais il s'agit de lignes humainement et subjectivement délimités, donc susceptibles d'évoluer pour que se fonde des entités nouvelles. Au sein de ces entités (appelons-les pays en attendant mieux...) au sein de ces pays, pour l'instant, que peuvent se penser ces questions collectives du bien-être.

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