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Un peu de programme face au grand effondrement

Publié le par Scapildalou

Un peu de programme face au grand effondrement

1-la progression régression

Dire que la société évolue est une tautologie : c'est parce que les sociétés évoluent que le concept de société est possible. Le tout est de savoir comment évoluent les sociétés afin de pouvoir les caractériser : une société est toujours enfante de deux parents : le passé porteur d'avenir et le présent porteur de réflexivité, de confrontation au réel.

Mais l'enfant est polymorphe. Si on considère le temps comme un chemin, alors toute société progresse comme une personne progresse dans une grotte avec une torche dont la lumière éclaire une portion limité de la cavité. Mais le marcheur peut faire fausse route et dès lors la progression peut se faire vers une impasse voire vers un danger plus grave qui, si l'on se place du côté de la santé, est une régression.

Il est dès lors possible de dire qu'une société régresse si l'on considère que la progression, du point de vue de l'intégrité, est en fait une régression. Je pense que les sociétés dans lesquelles nous vivons aujourd'hui régressent puisque l'intégrité de tous presque sans exception est remise en cause. L'objet de ce site et, pour la personne qui l'a déjà consulté, de blablater sur l'intégrité et l'émancipation psycho-sociale de tout un chacun.

2-le grand effondrement

Il n'est pas réactionnaire de dire qu'une société s'effondre face aux évolutions récentes, ce qui est réactionnaire c'est de dire qu'une société s'effondre à cause des jeunes qui sont trop cons. Ça, c'est exactement le credo du FN ; il ne faut pas oublier que les catégories qui votent le plus et qui votent le plus à droites, qui spolient les richesses sont les catégories sociales les plus âgées, et plus précisément les plus âgées parmi les plus aisées.

Il serait faut cependant de rejeter la faute du grand effondrement sur les vieux. Si je parle de grand effondrement c'est que je juge que l'évolution néfaste à laquelle nos sociétés sont confrontées consiste en un écroulement des systèmes de régulation et de valorisation. Ce système complexe et qu'il ne faudrait pas non plus oublier de critiquer s'effondre au profit d'un système de régulation/valorisation unique basé sur l'échange fonctionnel et monnayé. Ce qui me sert je peux l'acheter. Ce qui ne peut être monnayé ne sert à rien. Voilà le paradigme unique soutenue par les instances dominantes.

Mais loin de se contenter de ce système au sein duquel l'humain n'existe finalement pas, d'autres systèmes de valeurs non-régulées naissent : le complotisme, l'antisémitisme, le racisme, le communautarisme, etc. peuvent ainsi prendre de l'ampleur et se développer, surtout s'ils sont générateurs de profits où s'ils préservent certaines personnes qui en réalisent beaucoup.

Les états refusent leurs rôles de régulateurs, les instances garantes de régulation sont privatisées donc soumises à la loi du profit : par exemple internet peut véhiculer n'importe qu'elles information sans contrôle ou alors le contrôle est-il soumis aux groupes disposant d'argent en quantité illimités (groupes catholiques par exemple). Par conséquent, l'origine du monde ne peut être publié sur les réseaux sociaux, à l'inverse des rumeurs et propos antisémites.

3-Un programme

Peut-on considérer l'autre, c'est-à-dire garder la même éthique en une telle situation. Non bien évidemment. Je pense que face à ce grand effondrement, la confiance et l'émancipation sont des armes décisives.

Face à un internet débridé, par exemple, peut-on apprendre aux jeunes à utiliser un moteur de recherche sans prendre en compte ce qu'ils en font effectivement ?

Pourquoi, ainsi, ne pas imaginer des cours non d'utilisation d'internet, mais d'apprentissage à l'apprentissage ?

Pourquoi ne pas donner des cours d'analyse des médias, des discours et confronter directement les élèves aux sources de ce qui compose la haine ?

Pourquoi ne pas donner des cours d'éthique et d'apprentissage de rencontre avec l'autre ? Des notions de dialectiques ?

Pourquoi ne pas laisser une marge d'auto-organisation aux élèves et ce dès le plus jeune âge ? A partir de quel âge la confiance et la capacité de choisir doit-elle être prise en compte ? Au lycée ? Au collège avec quelques vulgaires cours d'éducation civiques ?

Plongés dans une société mouvante qui ne peut manquer de les embringuer dans des courants difficiles à maîtriser, pourquoi ne pas donner des méthodes d'analyse des phénomènes sociaux aux élèves de primaire ? Des éléments certes rudimentaires, mais suffisants, des méthodes de doute, d'échange, etc. au lieu d'un savoir par trop sclérosé quand le quotidien actuel des enfants est fait de mouvements multiples et imprévisibles au sein même de leurs familles...

Il ne s'agit plus seulement de donner aux jeunes des rudiments d'un savoir figé, mais au contraire de favoriser chez eux des dispositions à apprendre par eux même. Il est illusoire de penser l'école comme lieu d'apprentissage essentiel comme c'était le cas alors qu'internet n'était même pas imaginé. L'école doit pouvoir devenir un lieu d'apprentissage à l'apprentissage et un lieu d'ouverture sur l'autre. L'inverse des politiques qui font ce qu'elle est actuellement en somme...

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