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Tours Acides 6 (chap 2 - ptie1)

Publié le par Scapildalou

Tours Acides 6 (chap 2 - ptie1)

[Début du récit]

[Partie précédente]

 

2

 

Maria signait des bordereaux numériques relatifs au rapport d'incident. Wyvord était assis sur sa chaise avec un brin de nonchalance, un de ses genoux en appuis sur le bureau pour maintenir son corps penché en arrière. Il tenait d'une main son cahier numérique et parcourait de l'autre son immense crâne chauve. Le bureau attribué à Wyvord était une sorte de petit cube de 2,5m de côté. On s'y tenait serré entre des armoires métalliques, les cloisons, le pied de table et un meuble au milieu duquel trônait une machine à café. La pièce donnait sur le puits n°9. D'une centaine de mètres de hauteur sur six de large, il avait récemment été parsemé de filets attachés aux passerelles le traversant. L'Ordre avait présenté leur pose comme un ajout de confort, mais tout le monde savait qu'ils étaient là pour empêcher les candidats au suicide de se jeter dans le vide.

-au sujet de Doynel, il avait une sœur non, il faudrait la prévenir peut-être ? Suggéra Wyvord en réprimant un bâillement

-Kluyvert m'a dit qu'elle est morte il y a peu. Je ne sais pas s'il avait d'autre famille, répondit Maria avec sa voix étouffée sans quitter de vue le bordereau numérique sur lequel elle cochait des cases, écrivait quelques lignes lorsqu'il le fallait et apposait sa signature si nécessaire. Wyvord haussa les épaules puis contrôla de sa tablette, grâce à une option moucharde, l'avancée de Maria dans sa « numérasse ». Il demanda à sa subordonnée si elle souhaitait une boisson chaude. Elle refusa. Il se leva et se fraya un passage vers la sortie en murmurant qu'il quittait le bureau quelques minutes. Lorsqu'il revint, elle n'avait pas bougé, absorbée qu'elle était par son lot de rapports numériques à signer. Il s'assit en poussant un soupire n'annonçant rien de bon.

-écoute Maria, j'ai une mauvaise nouvelle...

Elle ne bougea pas, sinon ses doigts sur la tablette. Il savait qu'il fallait voir dans cette absence de réaction une invitation à continuer.

-ta demande de mutation chez les mécanos a été refusée pour la seconde fois. Je l'ai appuyé et au niveau du bureau de la division, Qota aussi – je peux te l'assurer. Mais ça n'est quand même pas passé.

Il fit une pause, avant de reprendre,

-je ne comprends pas pourquoi tu t'acharnes à vouloir aller chez les mécanos bathyscaphe ; tu sais très bien que tu es d'un niveau trop élevé, tu risques de redescendre à 75% et encore ce serait le plus haut. Tu pourrais perdre encore plus d'oxygène, sans compter ton logement. Pourquoi...

Il fit un geste de lassitude montrant qu'au fond il ne tenait pas à poser sa question – ou peut-être ne tenait-il pas à se heurter à une absence de réponse, ce qui était plus probable. Maria n'était pas du genre à se justifier et au fond, lui n'était pas du genre à comprendre ce qui pouvait expliquer les attitudes de sa subordonnée. Il prit les choses sous un autre angle :

-écoutes, une place va se libérer à la formation des scaphandriers, ce serait à un quart ou à mi-temps dans une première phase et puis ensuite peut-être – enfin je veux dire sans aucun doute vu tes capacités – à plein temps. C'est Qota qui m'a indiqué ça et elle m'a suggéré de t'en faire part. Ta place est acquise. Dans tous les cas tu sais très bien que si tu tentes une nouvelle fois d'aller chez les mécanos, tu vas t'attirer des suspicions. Certains se posent déjà des questions ; lorsqu'on me demande pourquoi tu as fait cette demande, je brode, j'invente, mais je ne pourrai pas te couvrir tout le temps...

Tours Acides 6 (chap 2 - ptie1)

 

Maria posa la tablette numérique sur la minuscule table du bureau, ses lèvres murmurant un « c'est fini » étouffé, sans que l'on sache si elle voulait dire qu'elle avait terminé sa numérasse ou bien si elle en avait assez des conseils de son supérieur. Certainement était-ce les deux, en plus de montrer sa compréhension qu'à transmettre ses demandes, Wyvord aussi risquait de s'attirer les suspicions de sa hiérarchie, Qota en tête et pire, Veimtein dans la foulée. Si ce dernier était pris par le soupçon, alors il y avait de quoi trembler, et la retraite tactique du chef de compagnie était compréhensible et ne tenait pas seulement de la lâcheté, une fois n'étant pas coutume.

-de toute façon Maria, tu fais comme tu veux. Maintenant, je ne sais pas si je transmettrai une nouvelle demande pour les mécanos bathyscaphe si tu décides d'en faire une autre – je te le dis sincèrement, continua-t-il anormalement affable. Il ponctua la fin de ce sujet en tapant sur la table pour reprendre d'un ton tranchant avec le précédent, seyant cette fois à sa casquette de chef :

-Dis-moi, avec le départ de Podeen et de Grimov, eux ont eu leur mutation, précisa-t-il sans pudeur, en sachant qu'Ikoma est malade et qu'elle ne reviendra pas, il reste dans ton équipe Kluyvert... et c'est tout.

-on ne peut même plus assurer les astreintes

-c'est là que j'ai une bonne nouvelle : plusieurs plongeurs parmi les autres équipes ont accepté de rejoindre la tienne...

Wyvord hésita ; il avait attendu une réaction, comme si sa subordonnée allait sauter au plafond – très bas ici. Il se saisit de sa tablette, avant de reprendre :

-il y a même eu une demande spontanée pour te rejoindre, c'est Carsten. Pas mal, hein ? Dans tous les cas, ils vont être trois à intégrer l'équipe, quatre peut-être, et on va aussi t'ajouter un bleu issue de la formation – mais on en prendra un bon, ne t'inquiètes pas. Par contre, ça ne va pas se faire tout de suite, il va falloir attendre quelques semaines. Kluyvert et toi pendant ce temps, allez vous greffer sur les autres équipes. Tu auras peut-être à suppléer aux responsables, ça leur fera du bien de pouvoir se reposer sur quelqu'un comme toi. Ça te vas ?

Maria acquiesça de la tête.

Un bruit montait du couloir. Wyvord se leva, regarda par le clapet de la porte ; c'était l'heure du déjeuner et la coursive était déjà encombrée. Il lui proposa de manger en sa compagnie. Elle refusa préférant, dit-elle de sa voix basse, regagner son appartement.

Elle se leva, se serra contre les parois de la pièce et sans un mot, pas même un au revoir, gagna la coursive. A cette heure, toutes étaient de véritables veines bondées de monde se jetant dans des couloirs toujours plus grands, absorbants la foule des travailleurs rejoignant les cantines dont l'odeur puante de cuisine grasse infestait tout, jusqu'à couvrir les relents de sueur de la masse.

*

 

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Dans les coursives, les corps étaient collés les uns aux autres rendant l'air moite et irrespirable. Les plafonds proches des locaux et des piscines de plongée étaient pourtant plus haut que la normale, trois mètres parfois. Mais avec la chaleur des corps, la sueur évaporée finissait par goutter lorsque la foule stagnait en attendant de gagner un lieu où elle pourrait s'empiffrer de purée, de blocs de légumes ou de steacks - des morceaux carrés de viandes de culture. La largeur des couloirs en ces endroits permettait à peine de passer à deux de front. La masse stagnait. Compressé, on se reposait contre les murs humides sur lesquels caillaient les peintures pourtant soi-disant faites pour absorber l'eau. L'oxygène était, au niveau du bureau de Wyvord, à 65%. Des indicateurs basés sur des capteurs indiquaient la qualité de l'air ; avec le monde, elle diminuait et était à 63% mais les bouches d'alimentation allaient donner un peu d'oxygène pour faire remonter les taux. Des personnes, dans l'embouteillage de corps à l'arrêt, essayaient de se concentrer sous les arrivées qui n'allaient pas tarder à cracher le précieux gaz. Maria, jouant de sa carrure, entreprit de remonter la foule vers les entrées secondaires des ateliers. Quelques connaissances plus ou moins lointaines la saluaient au passage d'une tape sur l'épaule. Elle répondait d'un bref mouvement de tête ou d'un demi clin d'oeil. Une rumeur parcourut le couloir : les bouches à air commençaient à cracher un peu d'oxygène.

 

-Lauma ?! Hurla Maria.

Dans le noir, elle peinait à distinguer la silhouette masquée et courbée travaillant le scaphandre, certainement celui de Doynel en passe d'être réhabilité. Le bruit avait couvert sa voix.
 

Tours Acides 6 (chap 2 - ptie1)

Elle réussit après quelques minutes à gagner l'arrière des ateliers. Une personne rencontrée dans le couloir lui avait confirmé que Lauma, sa principale assistante-scaphandre y travaillait encore. À cette heure-ci les locaux des plongeurs étaient vides, mis à part quelques manœuvres s'agitant sur des pièces ou des éléments urgents à préparer. L'entrée se faisait sous contrôle de la « CaGeCoi », la carte magnétique personnalisée. La porte s'ouvrit et permit de quitter la foule indistincte, véritable monstre de couloir. Elle avançait dans une coursive longue et encore plus étroite mais libre de toute présence dans laquelle parvenait désormais les bruits étouffés de la masse, conduisant vers le cœur des ateliers. À cette heure-ci, l'éclairage était réduit de moitié dans la zone pour éviter la déperdition d'énergie. Une ombre apparut, Maria reconnue un des techniciens d'une piscine de plongée. Questionné sur l'endroit où se trouvait Lauma, il indiqua une salle située à côté de l'entrée-scaphandre, non loin des salles de briefing. Passant de salle en salle en usant de sa carte, elle déboucha enfin dans le couloir donnant sur la salle S3, celle où elle avait fait le briefing deux jours auparavant avec Wyvord et feu Doynel. Dans ce couloir, sur la droite, une porte : cette fois, il fallait en plus de la carte taper un code et montrer sa rétine pour entrer. La porte s'ouvrit sur une première pièce sombre, à peine illuminée d'un raie de lumière rouge entrecoupé par les silhouettes suspendues d'éléments de joint de scaphandre, de pièces et des câbles dont on ne pouvait, dans l'obscurité reconnaître l'usage. Maria tourna à gauche et après avoir de nouveau introduit sa carte et tapé un code, put enfin se rendre dans une pièce rendue humide et moite par la forte chaleur artificielle. La lumière était presque absente là encore mis à part, dans un coin, une vive lampe bleu dirigée sur un scaphandre sur lequel une personne s'acharnait avec un chalumeau, faisant gicler un bruit d'enfer et des étincelles.

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-Lauma ? S'époumona-t-elle de nouveau en essayant de couvrir le bruit

Cette fois la silhouette aux hanches restreintes et aux larges épaules musclées se redressa progressivement, éteignit le chalumeau, souleva son masque de protection tout en se retournant, lentement. L'ombre s'avança vers Maria d'un pas mesuré jusqu'à ce que le raie de lumière rouge venant du digicode de la porte éclaire d'une lumière sourde les traits fins du visage, tranchant avec la musculature apparente sous le tricot sans manche. La jeune femme, immense et carrée comme une porte sortit un paquet de cigarettes, en alluma le bout avec l'allume-flamme de son chalumeau, illuminant une seconde son visage et le haut de sa cage thoracique dans un jeu d'ombres et de clair-obscur tranché de réflexion de lumière de sa peau en sueur.

-Je te cherchais, fit Maria.

-J'étais là...

Il y eut un silence durant lequel les deux femmes se regardèrent ; Lauma tira sur sa cigarette dont le bout illumina des pans de son visage étonnement lisse – impression renforcée par la moiteur de son son front.

-C'est le scaphandre de Doynel ?

-J'ai passé plus d'une journée à le vider de ses restes pour le nettoyer. Je le prépare pour la prochaine personne puisqu'ici un emballage sert plusieurs fois au même steak. J'ai passé une bonne nuit après avoir sorti le reste de viscères irradiés...

Lauma était assistante scaphandrière de niveau 2, un des plus haut niveau de qualification ; elle s'occupait en personne du scaphandre de Maria en plus d'être responsable de ceux de son équipe. Après s'être couverte d'un gilet, elles sortirent pour gagner un espace normalement dédié aux assistants s'habillant pour rejoindre les piscines de plongée. Maria raconta la dernière mission, la mort soudaine de Doynel, pendant que Lauma sortait discrètement une petite flasque. Il s'agissait d'alcool presque pur. Elle insista pour que Maria en prenne ne serait-ce qu'une gorgée mais se heurta à un refus :

-j'ai pas encore mangé, je craint que ça ne me fasse décoller trop vite, j'ai pas besoin de ça

-Moi j'en ai besoin, et je n'ai justement pas mangé non plus... répondit Lauma.

D'un geste sec, elle s'envoya une rasade.

-Toi, tu as ramené le scaphandre mais moi, je l'ai vidé, morceaux de tripes par morceau de tripes. Sous la pression, la tête a tellement explosé que j'ai retrouvé des morceaux de cervelle jusqu'aux orteils – je ne savais pas que Doynel en avait. Je parle de sa cervelle, pas des orteils. L'essentiel des organes qui n'ont pas été aspirés dans la pompe ont explosé dans la combinaison. Va savoir pourquoi, à chaque fois que je doit nettoyer un scaphandre avec ces reliquats, je ne mange pas pendant plusieurs jours et j'ai justement besoin de « décoller », comme tu dis. Elle ralluma une cigarette avant de rajouter :

-...et que ma bouche ait goût à autre chose.

Tours Acides 6 (chap 2 - ptie1)

Elle avait parlé avec nervosité mais avant que Maria ne s'essaya à trouver une répartie probante, une des portes s'était ouverte. D'un geste souple et rapide à la fois, l'assistante cacha la flasque dans une poche de son gilet – le bout demeurait visible mais son apparence ne la différenciait pas des autres flacons et outils rangés là. La responsable de l'équipe 1 et de deux de ses subordonnés franchirent le seuil et vinrent saluer les deux femmes. Un des deux scaphandriers, le sourire aux lèvres, remarqua qu'il y avait dans l'air une odeur de mauvais alcool :

-Bah justement, on picolait... répondit Lauma en faisant un clin d'oeil.

Consommer de l'alcool fort ici était passible de sentences se traduisant par une mort de fait. Surpris par l'improbable réponse, les plongeurs rirent – Maria se contentant d'un sourire à peine esquissé en guise de rire jaune. Les plongeurs de la '1' comprirent qu'elles attendaient qu'ils s'en aillent et partirent sans même échanger d'avantage de banalités. Elles furent de nouveau seules.

-As-tu eu le temps de nettoyer mon scaphandre ?

Lauma n'avait pu s'en charger elle-même, un autre assistant, celui de Doynel, acculé au chômage technique, avait enlevé les radiations, guère plus.

-J'imagine que tu ne me demandes pas ça parce que tu compte faire une ballade dehors ?

-J'ai... planqué un truc dedans. Une relique que j'ai trouvé en remontant Doynel l'autre jour.

-Tu vas vouloir que j'aille te la chercher ?

-Non, ça me concerne, je veux juste savoir si le scaphandre peut être approché, c'est tout.

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Mieux valait toutefois ne pas laisser la cheffe plongeuse s'y rendre seule. Qu'aurait-on pensé à la voir ainsi tripoter sans raison son matériel en dehors de toute mission ? Au lieu de prendre le risque d'éveiller des soupçons, Lauma proposa de simuler une vérification sur le scaphandre. Puisque Maria lui avait dit avoir été percuté avec violence par des débris dans le 'pipe', l'excuse de rechercher des impacts sur la combinaison pour ensuite prévenir les assistants était recevable si jamais quelqu'un leur demandait ce qu'elles tramaient. Leur manigance ainsi préparée, elles sortirent du couloir par la porte qu'avaient pris les trois membres de l'équipe n°1 et entrèrent sans échanger un mot dans le local où reposaient les scaphandres de l'équipe n°8. Les couloirs et pièces étaient encore vides à cette heure-ci, seules restaient quelques rares personnes sacrifiant leur pause déjeuner pour travailler sans avoir envie qu'on ne se soucie d'eux. Les bruits et claquements venus de nul part raisonnaient et donnaient aux ombres une âme menaçante. Elle entrèrent dans le local à scaphandre, s'équipèrent d'éléments de protection de base puis Lauma inspecta à l'aide de capeturs le niveau de radiation et d'acidité de l'engin. Les radiations étaient faibles mais l'acidité de la mer avait laissé des dépôts nocifs. En dépit de l'espace restreint, il fallait veiller à ne pas toucher le revêtement à main nue ni même à s'en approcher sans protections. Maria enfila des manchettes synthétiques et se pencha. Au niveau des jambes de l'immense scaphandre, derrière les mollets, existait un espace à peine visible, une fente destinée initialement à amortir les chocs ou intégrer des éléments supplémentaires. Certains scaphandriers les avaient secrètement aménagé pour pouvoir y placer des artefacts trouvés sur le plancher marin. La pratique était interdite : se faire prendre la main dans le sac avec des reliques, même par un subordonné, vous condamnait là encore à de sérieux problèmes à court terme. Toutefois chaque scaphandrier avait ses mystères qu'il ne partageait qu'avec son assistant personnel. Tous le savaient et évitait d'aller y voir de plus près. Si l'un de ces derniers avait par hasard découvert ce genre de planque sur un autre scaphandre – et peut-être était-ce d'ailleurs le cas sans qu'on ne le sache – probablement n'aurait-il rien dit. Lauma finit de mesurer l'acidité et la radioactivité des deux objets, plusieurs capteurs s'allumèrent de nouveau – elle fit une grimace en guise de synthèse. Maria avait prévu ce risque et glissa les choses dans un sachet plastique qu'elle avait apporté, sachet qui fut à son tour glissé avec fébrilité sous sa combinaison. Personne ne rentra dans la pièce, leur évitant d'avoir à se justifier de leur activité. Le cœur de Maria s'était emballé, Lauma semblait pour sa part tranquille. Elles enlevèrent leurs protections et quittèrent la pièce pour regagner celle où gisait le scaphandre de Doynel.

-Passes après-demain soir chez moi, proposa Maria.

-Tu me dois quelques coups dans un bar.

-Tu es sûre de ne pas vouloir passer à la maison ?

-On ira tout de même au bar, insista Lauma.

Maria sourit, puis présenta ses poings ; son assistante tapa dedans avec force. Elles se prirent dans les bras l'une de l'autre, la plongeuse profitant de l'occasion pour glisser dans l'oreille de son amie un remerciement avant de quitter les lieux pour se fondre, sa marchandise illicite cachée sous sa combinaison de travail grise aux liserais bleus, dans les couloirs bondés d'une foule piétinant désormais vers son lieu de travail. La masse était moins dense qu'au début de la pause et l'air moins moite et vicié ; les indicateurs d'oxygène indiquaient tous 65%.

*

[Suite]

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